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 Le plus beau de moi, 
extraits, in Je n’éteins jamais la lumière H.Gougaud, ed. Silène.

Le plus beau de moi n’est pas dans ma peau

Mais dans la rocaille adoucie le lierre

Mais dans le soleil la menthe l’air chaud

Le plus beau de moi vit dans la lumière

 

Le plus beau de moi n’est pas dans ma peau 

Mais s’endort au soir flamme sans alarme

Brûlant longuement au profond de l’eau 

Le plus doux de moi tout hiver désarme

 

Le meilleur de moi n’est pas dans ma peau

Il est en prison pardon messieurs dames

Mourant de vouloir le monde plus beau

Le meilleur de moi me déchire l’âme

 

Et vagabondant seul en mes tréfonds

Je chante pour vous frères de la terre

En rêvant toujours plus haut que le front 

Ainsi que le font les fleurs populaires. ( … )




Picasso-colombe, 

extraits, in Je n’éteins jamais la lumière H.Gougaud, ed. Silène.


Il était un homme-oiseau

Qui cueillit le monde rond

L’ouvrit de ses doigts-pipeaux

L’enfouit dans son œil-citron

Puis déshabilla les dieux

Les fit danser dans les bois

Les croqua de ses dents bleues

Les enivra de hautbois

 

Picasso colombe au laurier

A Guernica sur une corne

Posa la paix que rien ne borne 

La nuit ne viendra plus jamais ( … )



Camargue,

 extraits, in Je n’éteins jamais la lumière H.Gougaud, ed. Silène.


Ici le vent commence comme un taureau le vent

Le vent ne passe il règne sans colère

écoute les roseaux qui bercent les étangs

A deux pas de la mer à deux pas de la terre

La camargue s’étend

 

Passent à contre-ciel de splendides bandits

Vastes oiseaux-gitans chevauchant la lumière

Des cavales là-bas roulent en plein midi

Eblouissant la mer éclaboussant la terre

La camargue prend feu ( … )



Le berger de paroles, 

extraits, in Je n’éteins jamais la lumière H.Gougaud, ed. Silène.


Un jour par une fente de l’aube

Un raisin noir est tombé

Qui s’en allait roulant 

Jusqu’au pied de la muraille

De l’éternité

Et quand ce raisin s’est écrasé 

Contre l’éternité dure

De son sang sucré je suis né

Moi le berger de paroles

 

Mon pays

C’est le pays des pélerins

Mon pays

C’est un ruisseau vagabondant

Qui va son chemin d’ivrogne

Entre la montagne et la mer

Mon pays

C’est une peut-être une étoile (rouge)

Une figue qui tombe 

Dans la bouche de dieu

Qui tombe rouge comme un cœur 

Mon pays 

Mon pays c’est l’âme du monde 

Ou demeurent toutes paroles humaines 

Et moi je suis berger de paroles

Voilà ma vie. ( … )



Le monde est beau, 

extraits, in Je n’éteins jamais la lumière H.Gougaud, ed. Silène.


Le monde est beau le monde est fou

Emmène-moi au bout du monde

Le monde est beau le monde est fou

Au bout du monde emmène-moi

 

Mon beau soleil marche devant 

Et que le vent me déshabille

Je peux courir les océans

Croquer le corail des Antilles 

Boire l’alcool de l’aventure

Drapeaux de fleurs sur les haubans

Couteau d’ivoire à la ceinture

Longue pipe de terre aux dents. ( … )